À l’occasion de ses 80 ans, le Comité social et économique fait face à un tournant technologique, à la fois au sein des entreprises mais aussi pour son propre fonctionnement. Télétravail, digitalisation, intelligence artificielle : ces mutations exigent des élus une adaptation rapide pour renforcer le lien avec les salariés, moderniser leur fonctionnement et gagner un temps précieux.
Le télétravail accélère la mue numérique
Depuis la généralisation du télétravail, les CSE sont confrontés à une nouvelle donne. Moins présents physiquement dans les entreprises, les salariés restent connectés… mais parfois isolés. Dans ce contexte, les élus doivent redoubler d’efforts pour remplir une double mission : défendre les droits des salariés et prévenir les risques professionnels. Or, ces risques se transforment eux aussi. Isolement, surcharge numérique, difficulté d’accès à la formation ou perte du lien social sont autant d’enjeux que les représentants doivent anticiper.
Le passage au travail à distance oblige donc les CSE à repenser leur rôle : il ne s’agit plus seulement d’être présents, mais d’être accessibles, visibles et réactifs. Cette transformation passe nécessairement par l’adoption d’outils numériques performants.
Quel rôle du CSE dans l’introduction de l’IA par les entreprises ?
L’intelligence artificielle fait une entrée rapide et parfois discrète dans les entreprises. Mais derrière les promesses de gain de temps et d’efficacité, elle soulève aussi pas mal de questions : peut-on être noté, recruté ou même écarté à cause d’un algorithme ? Et surtout, qui décide, et dans quel cadre ?
Un cadre légal encore en construction… mais pas inexistant
La loi avance moins vite que la technologie, c’est vrai. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a aucun filet de sécurité. Même en attendant des règles plus spécifiques, le droit actuel permet déjà d’encadrer certaines pratiques. Par exemple, le RGPD (le règlement européen sur la protection des données) interdit clairement certaines dérives. Impossible, donc, de prendre une décision uniquement sur la base d’un algorithme, sans intervention humaine. Le ‘profilage’, c’est-à-dire le fait d’analyser des données personnelles pour anticiper un comportement ou évaluer une performance, est aussi très encadré.
En juin 2024, un nouveau texte est venu poser un cadre plus clair encore : le Règlement européen sur l’intelligence artificielle (Règlement (UE) 2024/1689). Ce texte vise directement les systèmes utilisés en entreprise, que ce soit pour recruter, évaluer ou gérer les salariés.
Quand une entreprise veut introduire une nouvelle technologie – et c’est le cas avec l’IA –, le CSE doit obligatoirement être informé et consulté (article L.2312-8 du Code du travail). Mieux encore, il peut demander une évaluation des impacts sur les conditions de travail, les missions, l’emploi, etc. Et c’est loin d’être un détail quand on parle d’outils capables de trier des CV ou d’évaluer des performances.
Des outils digitaux pour un nouveau quotidien
En 2025, le CSE s’appuie de plus en plus sur des solutions technologiques pour piloter ses missions et maintenir le dialogue social.
Plusieurs outils sont devenus des standards du quotidien :
- Les applications de sondage permettent d’organiser une remontée de l’information des salariés vers les élus, afin de mieux comprendre leurs préoccupations, côté mission économique et leurs envies en ce qui concerne les activités sociales et culturelles.
- Outre le partage de documents, les plateformes collaboratives permettent d’organiser la communication des élus entre eux, et de créer de l’émulation et du partage entre salariés.
- Les logiciels de gestion ASC organisent l’offre du CSE ; ils permettent les réservations en temps réel, le remboursement sur facture est facilité, le versement des dotations peut être automatisé : un temps de gestion important est économisé et les calculs prêtent moins à l’erreur. Toute la comptabilité du CSE peut être reliée à ce logiciel ‘tout en un’ et le CSE peut parfois – selon le logiciel choisi – sortir son bilan et son compte de résultat en quelques clics.
- Un outil de visio conférence est un plus pour les CSE lorsque l’entreprise dispose de plusieurs sites. Il permet de rester connecté et de se voir ; il est pratique aussi pour organiser les réunions CSE quand les élus occupent des postes éloignés géographiquement : un gain de temps !
Ces solutions permettent non seulement de gagner du temps, mais aussi d’assurer une meilleure transparence, une traçabilité renforcée et une gestion plus agile des missions du CSE.
L’IA, prochain levier stratégique
Une révolution est en cours : l’intelligence artificielle. Grâce à elle, les CSE peuvent aller au-delà de la simple gestion pour anticiper. Analyse des données sociales, détection de signaux faibles, évaluation des tendances RH… L’IA pourrait bientôt assister les élus dans leurs prises de décisions stratégiques.
Elle permettrait aussi de personnaliser la communication, d’automatiser certaines tâches chronophages ou encore d’identifier les risques psychosociaux émergents. Une révolution silencieuse, mais qui s’annonce déterminante pour l’avenir de la représentation du personnel.
MaViePro : un exemple de solution connectée
Pour illustrer cette mutation, la plateforme MaViePro développée par UpCoop et Technologia, montre la voie. Cette application regroupe en un seul outil :
- un fil d’actualités CSE,
- une FAQ personnalisée,
- un système de sondage interne,
- un chat direct avec les élus.
L’objectif ? Rendre l’information accessible, immédiate et engageante. MaViePro s’impose comme une solution tout-en-un, facilitant à la fois la communication, l’écoute des salariés et le travail des représentants. C’est aussi un véritable outil d’analyse, qui permet aux élus de capter les attentes de leurs collègues en temps réel.
Réinventer la communication des élus
Dans ce contexte de transformation rapide, la question de la communication CSE est centrale. Email, intranet, affichage, réunion en présentiel… Ces canaux historiques doivent aujourd’hui cohabiter avec des outils plus agiles, mobiles et interactifs. Car les nouvelles générations de salariés plébiscitent l’instantanéité, la transparence et la fluidité.
Le CSE de demain devra combiner les canaux pour renforcer son omniprésence : newsletter dynamique, notifications push, événements hybrides mêlant physique et digital… sans oublier la réalité virtuelle, qui pourrait bientôt recréer des échanges immersifs, même à distance.
Les pratiques désormais interdites
Des devoirs clairs pour l’employeur Quand un système d’IA ‘à haut risque’ est utilisé, l’employeur doit prévenir : les salariés concernés, leurs représentants (donc le CSE). Ces informations doivent être données avant la mise en service du système, en toute transparence. Le but : que chacun sache ce qui est utilisé, pourquoi, et avec quelles conséquences. Et ces échanges doivent se faire dans le respect des pratiques habituelles de dialogue social. |
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