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François Bayrou sur les retraites : un chemin d’accord existe

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Alors que des centaines de milliers de français sont descendus dans la rue en 2023 et que la réforme des retraites version 49.3 d’Elisabeth Borne a été entérinée, François Bayrou souhaitait ‘l’améliorer’ et redorer son blason par la signature d’un accord entre syndicats et représentants des entreprises. Or, le ‘conclave’ fut un échec ! Et voilà le Premier Ministre, qui avance ses propositions…

 

François Bayrou sur les retraites : un chemin d'accord existe_Magazine Influence!CSEAprès l’absence d’accord trouvé par les partenaires sociaux, au terme de quatre mois de concertations sur les retraites, François Bayrou était attendu au tournant. Le Premier ministre a dévoilé différents points sur lesquels syndicats et patronat s’étaient malgré tout accordés, selon lui, pour « améliorer la vie des Français ». Réfutant tout « échec de ce conclave », il a estimé « qu’un chemin d’accord existe » sur deux blocages subsistants, pour lesquels les négociateurs vont disposer d’un délai supplémentaire pour trouver un terrain d’entente.

Saluant un travail « remarquablement utile », même s’il n’a pas « débouché sur un accord immédiat », le chef du gouvernement s’est dit « impressionné par les progrès faits depuis quatre mois » par les partenaires sociaux, « un signe d’espoir pour la démocratie sociale » selon lui, alors même que plusieurs syndicats avaient claqué la porte de cette série de réunions : la CGT, FO et l’U2P.

Le Premier ministre s’est félicité le 26 juin de plusieurs « avancées », même sans signature d’accord. Tout d’abord, toutes les organisations « ont accepté le principe du retour à l’équilibre en 2030 » et pour « ne pas remettre en cause les conditions d’âge fixées par la loi de 2023 ». Or, ceci est complètement faux. C’est le Premier Ministre lui-même qui avait mis comme condition préalable à ce cycle de réunions la non remise en cause du départ à la retraite à 64 ans !

 

Les améliorations qui ont fait consensus

 

François Bayrou sur les retraites : un chemin d'accord existe_Magazine Influence!CSELes partenaires se seraient accordés pour « améliorer la condition des personnes, spécialement celles qui ont eu des carrières hachées, plus souvent des femmes, face à l’âge d’annulation de la décote », soit un départ à la retraite sans pénalités. Concrètement, ils sont tombés d’accord « pour diminuer l’âge des départs à taux plein, ramené de 67 ans à 66,5 ans ».

Toujours sur le volet des femmes, une avancée pour « améliorer sensiblement et immédiatement » les droits à la retraite de celles ayant eu des enfants a été obtenue. « Au lieu de la référence aux 25 meilleures années pour calculer la pension de retraites, pour les femmes ayant eu un enfant, on gagne une année – la référence est ramenée à 24 ans. Et pour celles ayant eu deux ou davantage, deux années – en ramenant cette référence à 23 ans », a détaillé le Premier ministre, ce qui permettra d’augmenter légèrement leur pension. Par ailleurs, un accord a été trouvé pour « un départ anticipé au titre des carrières longues, gagnant ainsi deux trimestres au titre de la maternité ».

Sur la pénibilité, les syndicats avaient demandé « la réintégration des trois critères de pénibilité, dont le port de charges lourdes, dans une liste dédiée, mais aussi une cartographie du risque, deux requêtes acceptées telles quelles.

Tout comme « la politique de prévention généralisée ». Or, vous, élus de CSE, vous savez combien il manque de médecins du travail partout en France. Comment leur demander plus sans véritable politique de santé au travail ? En revanche, au sujet de la réparation, autrement dit la prise en compte de la pénibilité du travail pour avancer le départ en retraite, aucun accord n’existe pour le moment.

Quant au financement, deux accords ont été trouvés de l’ordre de 500 millions d’euros chacun. En revanche, il n’y a pas encore d’accord trouvé, pour boucler le financement des mesures de justice et de retour à l’équilibre, soit environ 400 millions d’euros.

Si malgré un temps de négociation supplémentaire alloué aucun accord n’est trouvé, « le gouvernement prendrait ses responsabilités et proposerait des dispositions de compromis qui seraient introduites dans le texte qui sera soumis au Parlement à l’automne dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale », a poursuivi François Bayrou.

Or, après cette annonce, deux mentions de censure ont été annoncées ; par le PS et le RN. Le peu d’avancées issues de ces concertations passeront-elles à l’automne ? Rien n’est moins sûr…