Comment faire pour accroître l’égalité entre femmes et hommes ?

Attribution du CSEEgalité des salariés

Le monde du travail attribue des places différentes aux femmes et aux hommes, dans la division du travail et dans les systèmes de reconnaissances professionnelles. Les inégalités salariales et la progression des carrières restent deux sujets fondamentaux. Mais le travail lui-même ne peut-il pas accroître l’égalité entre femmes et hommes ?

Le monde du travail attribue des places différentes aux femmes et aux hommes, dans la division du travail et dans les systèmes de reconnaissances professionnelles. Les inégalités salariales et la progression des carrières restent deux sujets fondamentaux. Mais le travail lui-même ne peut-il pas accroître l’égalité entre femmes et hommes ? Oui nous répond le N°13 de la Revue de l’ANACT, si le sujet est pris à bras le corps par la direction et les représentants du personnel…

 

femme burn out - égalité femmes hommes au travailLes femmes et les hommes ne se trouvent pas dans les mêmes conditions d’emploi, de travail, de conciliation des différentes sphères de vie. Quatre axes structurent l’analyse : les attributions genrées de métiers, postes et tâches ; l’exposition de ce fait à des risques, pénibilités, formes de violence différentes, et le plus souvent invisibilisées du côté des femmes ; la différentiation genrée des parcours professionnels sur le marché du travail et au sein des organisations ; les contraintes, ici encore genrées, de charges combinées de travail professionnel et domestique.

Pour réflexion, Florence Chappert et Thierry Rousseau (ANACT) nous proposent deux points d’appui.

« Le premier concerne la nécessité de l’action concertée et organisée en vue de transformer les situations de travail dans un sens plus égalitaire. Prendre à bras le corps la question de l’égalité dans le travail ne va pas de soi. Les situations ont besoin d’être diagnostiquées et mesurées pour marquer là où les inégalités sont les plus criantes et élaborer un programme de sensibilisation et d’actions ».

« La seconde concerne la place des corps dans le travail et la différenciation entre hommes et femmes selon les capacités et les domaines d’action. Plutôt que d’exacerber les différences – et de les attribuer « naturellement » à un sexe ou un autre –, un principe de justice consiste certainement à proposer aux personnes des environnements de travail adaptés pour chacun et chacun.e. Encore faut-il que ce principe ne se cantonne pas exclusivement à l’adaptation du poste de travail mais vise plus fondamentalement à équiper les salarié·e·s pour renforcer leurs capacités à transformer les situations de travail de façon autonome ».

« L’application d’une stricte égalité dans le travail conduirait à rendre plus difficile l’accession des femmes à des postes soi-disant masculins ; elles le paieraient par des efforts plus conséquents pour satisfaire à des exigences conçues sans tenir compte de leurs caractéristiques (tailles, force physique, etc.) et au risque de dégrader leur santé ».

Renverser le raisonnement, vouloir le développement d’environnements de travail ‘capacitants’, introduit un autre paradigme au cœur des logiques de promotion de la santé au travail : non plus chercher l’adaptation des personnes mais favoriser leur implication active dans la transformation des situations de travail. Il s’agit là d’adapter le travail non pas seulement aux attributs des femmes et des hommes mais à leur capacité d’action et d’intervention active dans leurs milieux ».

« Le taylorisme et la discipline industrielle convoquaient des formes de pouvoir autoritaires et hiérarchiques où la part du masculin dominait presque sans partage. L’économie servicielle ainsi que la nécessité de redéfinir notre rapport à l’environnement représente peut-être une chance pour une égalité qui s’ancre fortement dans les tendances d’évolution du travail… »

Concernant la santé, on peut noter dans ce numéro de la revue…

Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à la maladie ou face au système de santé. Si les femmes vivent plus longtemps, elles déclarent plus de maladies chroniques longue durée avec une fréquence accrue de cancers, endométriose, pathologies cardiovasculaires, arthrose, troubles digestifs, maladies auto-immunes dans leur grande diversité…

De même, « les femmes sont en première ligne en ce qui concerne les divers risques organisationnels et psychosociaux au travail. Loin d’être protégées, les femmes sont majoritaires parmi les salariés atteints de troubles musculosquelettiques qui, aujourd’hui, constituent la principale cause de maladies professionnelles » (Guignon, 2008).

 

Références et informations

www.anact.fr

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