Pour bien comprendre les enjeux de cette polémique, revenons aux arguments des défenseurs et des détracteurs du travail de nuit…

Pour : les arguments des défenseurs

Le travail de nuit permet aux entreprises de multiplier leur occasion de vendre, et donc d’accroître leur chiffre d’affaires. En ces temps économiquement difficiles, le travail de nuit représente une manne à ne pas négliger aussi en termes de création d’emploi.

Quand on parle d’ouverture de nuit dans les magasins, il ne s’agit pas d’ouvrir toute la nuit, mais par exemple, jusqu’à 22h. Alors que restaurants, stations-services, pharmacies, discothèques entrent, de par leur nature, dans le champ d’une autorisation d’ouverture de nuit, d’autres comme les commerces alimentaires, les magasins de cosmétique ou de bricolage doivent fermer au plus tard à 21h, sauf dérogation exceptionnelle. Les commerçants pointent là un déséquilibre législatif.

Le travail de nuit permet à certains salariés peu argentés, d’avoir une organisation familiale moins coûteuse. Un couple peut ainsi diminuer ses frais de garde pour les enfants.

C’est en travaillant en tant « qu’extras » que de nombreux étudiants peuvent se payer leurs études. Aujourd’hui, ils ne peuvent le faire que dans des discothèques ou des restaurants… Pour les étudiants, travailler en entreprise de nuit leur permet d’obtenir un moyen de vivre tout en se faisant une expérience professionnelle.

Contre : les arguments des détracteurs

Les détracteurs pointent avant tout les méfaits du travail de nuit sur la santé des salariés. En effet, il a été prouvé à travers un certain nombre d’études que le travail de nuit à répétition vient accroître certaines maladies. La réelle difficulté à fixer un seuil limite d’exposition (5, 10 ou 15 ans) au-delà duquel les effets nocifs apparaissent de manière certaine vient en partie de la présence de nombreux paramètres venant aggraver ou atténuer les conséquences de l’exposition aux horaires de nuit. Cependant, plusieurs effets du travail de nuit sont identifiés sur la santé des travailleurs tels que les troubles du sommeil, la fatigue chronique, la consommation plus élevée de médicaments, pour faciliter le sommeil ou à l’inverse rester éveillé, les troubles digestifs et déséquilibre nutritionnel avec comme effets d’éventuels problèmes de surpoids, les troubles de l’humeur, l’irritabilité, la désadaptation et l’isolement social, professionnel et/ou familial, les risques cardiovasculaires accrus (surpoids, hypertension artérielle).

Les taux horaires supérieurs disparaitraient si le travail de nuit se généralisait. En effet, si le travail de nuit devenait une norme, il serait impossible d’opposer à l’employeur son exception et donc le versement continu de primes pour ce travail dont la pénibilité est reconnue. Ce serait donc la fin des contreparties financières pour les employés.

Le monde concurrentiel dans lequel nous vivons aujourd’hui incite au travail 24h/7J. Les villes ne s’arrêteraient plus. Inéluctablement, des pans entiers de la société seraient entraînés par ses conséquences : l’ouverture des crèches ou l’intensification des transports, par exemple, suivront. L’impact écologique ne pourra non plus être négligé, ni celui sur la vie des riverains des zones commerciales qui seront constamment fréquentées.

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