Depuis la fin de la crise sanitaire liée au Covid-19, le pouvoir d’achat des ménages français a connu des évolutions contrastées. Après une période de forte inflation, une relative stabilisation des prix a été observée, mais les défis demeurent pour de nombreux foyers.
Les deux années 2022 (+5,2 %) et 2023 (+4,9%) ont été marquées par une inflation élevée. En 2024, le pouvoir d’achat des ménages a enregistré une hausse de 1,9 %. Cette progression stagne cette année, avec une inflation attendue sur l’année de l’ordre de 2% et des salaires qui n’ont progressé que de 2,1 % en moyenne, comparativement à l’an dernier*.
Énergie, alimentation, santé, transports : des prix en forte augmentation depuis 2021
En 2025, le prix moyen de l’électricité facturée aux ménages français stagne après une hausse d’environ 40% entre 2021 et 2024 ; quant au prix du gaz naturel, son prix, il s’est accru de 120 % entre 2021 et 2025. Des prix qui grèvent les budgets des plus modestes qui ont parfois du mal à se chauffer.
Le cabinet Bonal note que les produits alimentaires ont augmenté de 17 % en 2024, avec une perception d’augmentation persistante en 2025.
Du côté de la santé aussi, les complémentaires ont revu leurs tarifs ces dernières années : avec une augmentation de leurs cotisations de 6% en 2025, dans un contexte de hausse globale de 20% entre 2023 à 2025. Une étude de la DREES du mois d’août 2025 nous interpelle sur le poids des dépenses de santé pour les plus modestes : « un poids extrême de la santé dans le revenu est supporté par des ménages souvent modestes, parfois retraités, et souffrant plus fréquemment d’une affection de longue durée. Parmi le 1 % de ménages pour lesquels la santé pèse le plus dans le revenu, les trois quarts sont en effet modestes. Ces ménages sont en général confrontés à des dépenses de santé élevées mal couvertes, notamment en dentaire, ou ont des revenus faibles dans lesquels les primes et restes à charge prennent un poids important ».
Même moyenne de hausse – aux environs de 20% – sur les 4 dernières années pour la SNCF. À la RATP, le ticket de métro parisien est passé à 2,50€ le 1er janvier 2025 contre 2,15€ fin 2024, soit une hausse de plus de 16% ! Sans compter le tarif de 4€ durant les jeux olympiques. Seule différence : dorénavant, 1 seul ticket suffit pour tout trajet effectué durant 2 heures… une faible consolation pour les Parisiens invités à adopter le Pass Navigo !
Du côté des salaires
En 2025, l’étude annuelle de Deloitte met en lumière un retour progressif à la ‘normalité’ des évolutions salariales en France, après plusieurs années de fortes tensions liées aux crises successives. Dans un contexte de ralentissement économique et de nette baisse de l’inflation, les augmentations de salaires se tassent mais demeurent supérieures à l’inflation : +2,5 % pour les OETAM (ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise) et +2,3 % pour les cadres, contre respectivement +6,2 % et +5,6 % en 2024. La rémunération totale progresse plus modestement (+1,8 % pour les OETAM et +1,1 % pour les cadres), portée essentiellement par le salaire de base, tandis que les primes variables et d’intéressement restent stables et que le recours à la prime de partage de la valeur demeure marginal (23 % des entreprises). L’année se distingue néanmoins par une réduction significative des écarts salariaux femmes-hommes (2,3 % en moyenne, contre 3,8 % en 2024), sous l’effet des nouvelles obligations européennes de transparence, et par une accentuation des écarts de rémunération entre l’Île-de-France et les régions (5,6 %). Pour 2026, les entreprises anticipent des hausses plus prudentes, autour de 2 %, reflétant l’incertitude persistante du contexte économique et géopolitique.
*chiffres issus du Ministère du Travail, du Site du gouvernement, de l’INSEE et du site de la DGAC



