Un CSE qui pense à la planète peut-il avoir un sapin pour Noël ?

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Le sapin de Noël ! Que ce soit pour accueillir les collègues et leurs enfants à l’occasion des fêtes de fin d’année, ou simplement pour décorer le local, il a incontestablement pris racine dans le paysage des CSE

 Le sapin de Noël ! Que ce soit pour accueillir les collègues et leurs enfants à l’occasion des fêtes de fin d’année, ou simplement pour décorer le local, il a incontestablement pris racine dans le paysage des CSE. 

 

Mais, avec la prise de conscience croissante autour de la préservation de l’environnement, sa présence lors des fêtes est de plus en plus discutée et des alternatives émergent pour lui trouver des substituts (sapins artificiels en bois ou en aluminium, sapin en pot à replanter…)

Car cultiver des millions de sapins pour les exposer quelques semaines avant de les jeter : n’est-ce pas là un gaspillage inutile de ressources ?

Dans une certaine mesure… oui, difficile de le nier. Car c’est essentiellement un luxe, quelque chose qu’on s’autorise une fois dans l’année pour célébrer un rituel ou plus simplement se faire plaisir. 

La question que nous allons poser est donc la suivante : au-delà du symbole, ce luxe que nous nous offrons est-il déraisonnable, ou relativement inoffensif au regard des impératifs environnementaux ? 

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Consommation de ressources : le gros du gaspillage est au pied du sapin

Quelle surface agricole la culture des sapins mobilise-t-elle ? On trouve généralement le chiffre suivant : 5000 hectares de sapinières cultivées en France pour approvisionner 80% du marché national.

Pour se donner une idée, la vigne occupe dans notre pays environ 750 000 hectares, et les céréales 9 millions. Le sapin de noël semble donc à première vue être un luxe extrêmement raisonnable en termes de consommation de ressources (en tout cas de surfaces agricoles). 

Si nous voulons parler gaspillage à l’occasion des fêtes, n’oublions pas de porter notre regard au pied dudit sapin. Car selon une étude de 2007, les cadeaux non désirés grèvent en moyenne d’une centaine d’euros chaque année le budget Noël de nos voisins d’outre-manche.

Autant de matières premières et d’énergie mobilisés inutilement. Se pose alors la question : qu’est-ce qui a pollué le plus ?

L’empreinte carbone du sapin naturel, c’est essentiellement le trajet en voiture jusqu’à la jardinerie

On redécouvre chaque année cette étude menée au Québec en 2008. Elle avait estimé que les émissions de gaz à effet de serre d’un sapin de Noël naturel, de la sapinière jusqu’à la déchèterie, s’élevaient à 3 kg de CO2 environ.

Pour comparaison, c’est à peu près l’équivalent de ce que vous émettez lorsque vous consommez, au choix, un steak de 100 grammes ou un litre de carburant. 

En fait, l’impact carbone du sapin de noël est principalement lié au transport de la sapinière au magasin, puis surtout du magasin jusqu’à votre salon/local CSE.

Pour comparaison, un sapin artificiel en plastique, fabriqué en Chine, génère l’équivalent de 8 kg de CO2 par an si vous le gardez en moyenne six ans avant de le jeter (comme c’est le cas en pratique). Selon l’étude, pour qu’il devienne globalement plus vertueux qu’un sapin naturel, il faudrait conserver son sapin en plastique au moins 20 ans.

Et pour les sapins artificiels en bois ou en aluminium ? Faute d’analyses dédiées sur le cycle de vie, difficile d’avoir un avis tranché ou d’avancer des chiffres précis.

On notera à titre d’indication que pour un sapin en métal d’un mètre, il faut compter 6 à 7 kg d’aluminium, qui ont émis 50 kg d’équivalents CO2 à produire (4 kg si c’est de l’aluminium recyclé). Pour un sapin en bois d’un mètre, il faut 10 kg de bois d’ameublement qui n’émettent que 300 à 400 grammes d’équivalents CO2 à produire.

Il faudrait ensuite connaître l’impact lié au transport, à la mise au rebut, ainsi que la durée moyenne de possession. 

Rappelons une fois de plus que quoiqu’il arrive, le gros de l’empreinte carbone se situera probablement surtout au pied du sapin. Comptez 35 kg de CO2 pour un bouquet de 12 fleurs coupées importées des Pays-Bas, et 60 kg d’équivalents CO2 pour une tablette tactile. 

Attention aux pesticides !

Rien à redire in fine, donc, sur le sapin naturel ? Pas si vite ! Car la culture intensive des sapins destinés aux fêtes de fin d’année recourt systématiquement aux engrais de synthèse ainsi qu’aux pesticides : une dizaine de traitements phytosanitaires par an. C’est relativement moins que la viticulture (15 traitements en moyenne) mais plus que des cultures comme le blé (6 à 8 traitements) ou le maïs (3 à 4 traitements). 

Lieux de production des sapins de Noël en France.Dans le Morvan, première région productrice de France, le point de captage d’eau du village de Champeau-en-Morvan est inutilisable depuis 2010, malgré plusieurs tentatives de dépollution.

Les apiculteurs riverains des parcelles traitées subissent des vagues de mortalité chez leurs essaims et pointent du doigt certaines pratiques d’épandage. 

Sachez qu’il est possible de se procurer des sapins cultivés en France sans pesticides. Une poignée d’exploitations se sont faites certifiées en agriculture biologique. Elles sont aujourd’hui regroupées au sein de l’association “Les Sapins Bio de France”. Aujourd’hui, le sapin bio représente 1 % du marché. À vous de faire en sorte que cela change !

 

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