La crise sanitaire a chamboulé comme jamais le monde économique, entrainant dans les entre- prises des difficultés de trésorerie, presque inévitables pour la plupart des société, faute d’une activité «normale». Compte tenu du contexte, il est important que les membres du CSE s’approprient les résultats de l’année 2020 et posent des questions sur les premiers chiffres à mi année. 

 

C’est dans le cadre de la consultation sur la situation économique et financière que le CSE va pouvoir identifier à la fois les opportunités et les difficultés économiques rencon- trées par la société. 

Classiquement, les questions devant être posées à l’employeur peuvent être les suivantes : 

  • Le niveau de commandes, d’activité, les résultats, la situation de la trésorerie ;
  • Les conséquences de la crise sur les grands baromètres de la société ;
  • Les pertes sont-elles de nature à remettre en cause la pérennité de l’entreprise ou engendrent-elles une réorganisation ?
  • Quelles mesures ont été engagées pour faire face à la crise (activité partielle, aide aux entreprises ou soutien des actionnaires) ?
  • Des accords ont-ils été négociés avec les représentants du personnel (temps de travail ou rémunération) ?

 

Plus largement, cette consultation va porter sur le réel en décortiquant ce qui s’est concrètement passé en 2020 (comparativement à 2019 et 2018) mais également sur le budget 2021 et les premiers chiffres de l’année au regard du contexte, toujours difficile.
Quels chiffres doivent susciter un examen plus précis et déclencher la vigilance du CSE ?

Une fois le CSE informé de la consultation, ce dernier doit pouvoir analyser :

• Les comptes annuels validés par le Commissaire aux comptes, permettant

de suivre des indicateurs tels que le chiffre d’affaires, la marge brute, le résultat d’exploitation, le résultat net et la trésorerie ; 

• Les indicateurs internes de gestion, tournés vers d’autres données économiques, comme l’EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements), un volume de commandes ou tout autre indicateur chiffré correspondant à la réalité de votre activité. 

• Le budget détaillé 2021, du chiffre d’affaires au résultat opérationnel. 

• Un premier atterrissage pour 2021 (peut être un trimestre ou un semestre). 

A partir de ces éléments, les membres du CSE pourront saisir l’ensemble de la situation et poser des questions factuelles à la Direction, afin de lire en filigrane les futures opportunités ou de potentiels obstacles au redéploiement de l’activité. 

Pour pouvoir rendre un avis éclairé et motivé, dépassant un simple ‘défavorable’ ou ‘favorable’, nous ne pouvons qu’encourager les élus à s’adjoindre l’accompagnement d’un Expert-comptable qui, aura non seulement des informations plus détaillées mais qui saura également apprécier la réalité de l’état de santé de l’entreprise. 

Si l’incertitude économique pousse la direction à alarmer le CSE sur le coût d’un Expert, n’oubliez pas que seul l’Expert- comptable saura déceler une situation critique, en dehors du fait que ce prétexte est souvent avancé pour ne pas per- mettre au CSE de jouer pleinement son rôle et avoir accès à l’information et à des analyses indépendantes… 

Ainsi en identifiant des indicateurs cri- tiques, en posant des questions précises, le CSE sera à-même d’évaluer les risques économiques et financiers pesant sur leur entreprise et l’emploi, afin d’être entendu sur la stratégie future et les éventuelles mesures de réorganisation. 

Isabelle DECHANET ( Consultante senior chez Groupe Legrand )

 

Plus d’infos 

info@groupe-legrand.com 

01 42 25 30 30 

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