Dès que l’entreprise a 11 salariés, les salariés élisent un CSE. Les disposent d’heures de délégation pour effectuer les missions qui leur incombent. Si ce qu’a proposé la Loi peut sembler restrictif, en revanche, un large champ de négociation a été proposé…
Les crédits d’heures varient en fonction de l’effectif salarié de l’entreprise et du nombre d’élus à la délégation. Ces crédits sont calculés de façon mensuelle. Si la loi fixe le nombre d’heures de délégation, un accord préélectoral a pu venir le modifier. Il est important de rappeler que les heures de délégation peuvent être prises pendant et en dehors du temps de travail, au sein et à l’extérieur de l’entreprise. Si l’utilisation des heures de délégation en dehors du temps de travail conduit au dépassement de la durée légale de travail hebdomadaire, elles seront rémunérées en heures supplémentaires.
A noter que les élus « peuvent également, tant durant les heures de délégation qu’en dehors de leurs heures habituelles de travail, circuler librement dans l’entreprise et y prendre tous contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission, notamment auprès d’un salarié à son poste de travail, sous réserve de ne pas apporter de gêne importante à l’accomplissement du travail des salariés. » (L2315-14, nouveau code pour le CSE).
Profitez des souplesses que vous offre la Loi !
Si vous êtes titulaire, vous pouvez reporter jusqu’à 1,5 fois le nombre d’heures mensuel auquel vous avez droit. Le calcul est effectué sur 12 mois glissants et non en année calendaire. Vous pouvez donc démarrer le calcul à partir du mois de l’élection du CSE, ou celui d’après si l’élection a eu lieu une fin de mois. L’accord préélectoral signé a pu intégrer cette notion.
La grande nouveauté du CSE est la possibilité qui a été offerte aux élus titulaires et suppléants, de partager les heures de délégation. Les membres titulaires qui souhaitent mutualiser les heures de délégation doivent informer l’employeur du nombre d’heures réparties au titre de chaque mois, dans les 8 jours précédant la date prévue de leur utilisation.
Quel contrôle de l’employeur ?
En réalité, la Loi ne prévoit pas réellement le cadre du contrôle des heures par l’employeur ni la solution à adopter… Cependant, il a été admis par l’administration et la jurisprudence que les élus des salariés devaient informer leur employeur de la prise de leurs heures de délégation. Ainsi, l’employeur peut exiger une information préalable sur les heures de départ et de retour des représentants du personnel/syndicaux afin d’assurer la bonne gestion de l’entreprise. Généralement, l’usage des crédits d’heures est soumis depuis toujours à l’usage de bons de délégations et d’un délai de prévenance. Le bon de délégation était auparavant sous un format papier. Il s’agissait pour l’élu de fournir à son supérieur une information. Aujourd’hui, avec l’évolution des technologies de la communication, des logiciels dédiés ont été créés. Ils facilitent l’information de toutes les parties prenantes en temps réel. Néanmoins, le délai de prévenance est conservé.
Les bons de délégation sont licites tant qu’ils ne constituent qu’un moyen d’information de l’employeur sur les déplacements d’un représentant du personnel dans ou en dehors de l’entreprise (Cass. soc. 10 mai 2006, n°05-40802), et non un dispositif d’autorisation préalable (Cass. soc. 12 juin 2007, n°06-40957). Rappelons que sauf entrave au bon fonctionnement de l’entreprise, l’employeur ne peut refuser à un élu d’utiliser ses heures de délégation.