Changement climatique, vieillissement de la population, baisse des revenus des ménages : les acteurs économiques de la Région Sud subissent bien plus que l’inflation conjoncturelle et sont au premier plan des transformations sociétales et environnementales.
La Région Sud dispose de forces que beaucoup de français lui envient ; notamment le mode de vie de ses habitants, grâce à un ensoleillement important, une agriculture saine et variée, la Méditerranée et ses richesses naturelles, mais aussi des emplois qualifiés et une industrie toujours bien présente. Si toutes ces caractéristiques sont bien réelles et comptent dans son attractivité, elle est aussi fragile à bien des égards.
Un environnement à protéger
A la fois méditerranéenne et alpine, la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur possède la plus grande étendue d’espaces naturels des régions françaises. Mais, avec plus de cinq millions d’habitants, elle est aussi une région très dense. En 50 ans, le nombre d’habitants a augmenté de 50 %. Cette pression humaine entraîne de nombreuses tensions, sur la consommation foncière, les prélèvements en eau, la production de déchets et les émissions de gaz à effet de serre. On peut concrètement constater aujourd’hui les difficultés du littoral à accueillir toujours davantage de population, créant une intense pression sur le foncier alors même que les aléas climatiques posent déjà question : incendies, érosion des plages, inondations et crues torrentielles, baisse du niveau d’eau des nappes phréatiques…
Une région inégalitaire
La moitié des 5,1 millions d’habitants vit dans une commune littorale et la quasi-totalité dans une aire d’attraction des villes. La démographie est toujours dynamique dans l’espace périurbain, avec des conséquences importantes sur les déplacements domicile-travail et sur la consommation d’espace pour l’habitat et les activités économiques. La population régionale est par ailleurs vieillissante : 1,5 million d’habitants sont âgés de 60 ans ou plus ; les personnes de 65 ans ou plus sont plus nombreuses que les jeunes de moins de 20 ans.
La région est marquée par de fortes inégalités : elle est la 3è région métropolitaine la plus touchée par la pauvreté et la plus inégalitaire de province. Le marché du travail apparaît polarisé entre, d’un côté, des cadres très diplômés en emploi, et de l’autre, des personnes peu ou pas diplômées souvent sans emploi.
L’économie régionale est diversifiée, tournée à la fois vers des activités à forte valeur ajoutée (comme l’information et communication, l’aéronautique, l’agriculture biologique) et vers des activités liées à la satisfaction des besoins de la population présente, qu’elle soit résidente ou touristique. 23,4% des emplois sont issus du secteur public ; et malgré ce fort taux, le taux de chômage est l’un des plus élevés de France à 8,2%. Les Alpes maritimes et les Bouches du Rhône tirent l’emploi. Une certaine dynamique individuelle existe mais le nombre de création d’entreprises – hors micro-entrepreneurs – est en-dessous de la moyenne nationale, alors que ce sont celles-ci qui sont porteuses de richesse.
L’économie sociale et solidaire : la solution ?
Soutenues par la Région Sud, les 11 794 entreprises de l’économie sociale et solidaire rassemblent des entreprises sous forme de coopérative, mutuelle, association ou fondation dont le fonctionnement interne est fondé sur des principes de solidarité et d’utilité sociale. Elles adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Enfin, l’utilisation des bénéfices est strictement encadrée. Selon les dernières statistiques de la Chambre régionale des entreprises de l’économie sociale et solidaire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus de 173 000 salariés travaillent dans ce secteur qui compte des PME, des micro-entreprises et 31 grandes entreprises, soit plus de 13 % de l’emploi privé régional. L’ESS apporte ses services et ses produits dans l’action sociale, la santé ou la transition écologique. Tous les territoires sont concernés même les plus ruraux.
