L’alimentation biologique rencontrait de plus en plus de succès auprès des consommateurs français. Depuis l’été 2022, certains s’en détournent à cause de l’inflation qui n’a pas épargné ce secteur d’activité. Bio ou pas Bio, que choisir pour un panier gourmand ?

Le marché du Bio a augmenté de 15,7 % entre 2015 et 2018. Cette progression soulève de nombreuses questions.

Alors que les consommateurs achètent du Bio pour limiter la consommation de résidus d’engrais chimiques, pesticides, herbicides, insecticides, ou de fongicides, le souci de l’environnement et/ou du bien-être animal, on ne sait en réalité pas vraiment les tenants et aboutissants des labels Bio français et européens.

Alors, que peut-on vraiment attendre en termes de santé des produits issus de l’agriculture et de l’élevage biologiques ?

Bio ne signifie pas ‘local’. Plus de la moitié des produits Bio sont importés, dont la moitié d’un pays hors Union européenne (UE). Si en Europe la règlementation concernant l’agriculture biologique est la même pour tous les pays, cela n’est pas le cas des pays hors Union Européenne.

Cependant, il existe des accords d’équivalence entre l’UE et une centaine de pays.

Bio ne signifie pas que le produit soit totalement exempt de pesticides. Une contamination reste possible lors de la culture, du stockage ou du transport, même si le risque est très faible. On retrouve en effet certaines traces de pesticides mais en moyenne 180 fois moins élevées dans le bio que dans le conventionnel.

Les produits bios ne peuvent pas contenir d’OGM. La règlementation européenne interdit leur utilisation au niveau des plantes, animaux, additifs, fourrages, fertilisants… Les produits transformés bios renferment au moins 95 % de produits Bio.

L’élevage bio garantit davantage de bien-être à l’animal. La densité et la taille des bâtiments sont limitées et chaque animal doit disposer d’un espace aéré, de lumière naturelle, d’une surface minimum paillée à l’intérieur, et avoir accès à un parcours extérieur.

Dans l’élevage, le recours aux antibiotiques est strictement règlementé. De plus, la nourriture des animaux est plus naturelle. Leur alimentation doit elle-même être Bio.

Les vitamines et minéraux sont bien plus présents dans le Bio. Concernant les fruits et les légumes, les différences les plus notables concernent la vitamine C (de + 6 % à + 12 %), et les polyphénols– acides phénoliques, anthocyanes… (de + 19 % à + 69 %).

Concernant la viande, les œufs et le lait bios, ils sont jusqu’à 50 % plus riches en acides gras oméga-3 bénéfiques pour la santé. Quant aux céréales bios, elles sont moins riches en protéines, donc en gluten, et en fibres que celles issues du conventionnel. Consommer bio permet aussi de lutter contre le stress oxydatif

Une étude publiée en 2022 dévoile qu’une alimentation bio réduit les biomarqueurs de stress oxydatif, responsable de maladies neurodégénératives, de certains cancers, de diabète mais aussi du vieillissement prématuré cutané. Selon eux, ce phénomène s’explique par le fait que l’alimentation bio réduirait l’exposition aux pesticides.

Aussi, une étude associe la consommation d’aliments biologiques pendant l’enfance à un meilleur développement cognitif.

Non seulement le Bio est meilleur pour sa santé, mais il est aussi meilleur pour l’environnement. Rotation des cultures, engrais verts, recyclage des matières organiques, interdiction des pesticides de synthèse et des OGM… l’agriculture bio contribue à préserver des sols vivants et fertiles, à améliorer la qualité de l’eau et à préserver la biodiversité.

Contrairement aux idées reçues, les produits Bio se conservent bien, mais tout dépend de leur circuit de distribution. L’idéal quand on achète Bio est de choisir des produits cultivés au plus près de chez soi, dans sa région, afin que le bilan carbone du produit soit le plus petit possible et qu’il se conserve un maximum de temps…

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