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Vous connaissez les PSE, voici la TVA sociale : un nouvel impôt qui ne dit pas son nom !

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la TVA sociale : un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ! Magazine Influence!CSE

Face à un déficit public record, issu principalement du ‘millefeuille administratif’ et des multiples cadeaux fiscaux faits aux entreprises depuis 10 ans, le gouvernement réfléchit à instaurer une ‘TVA sociale’. Or, elle n’a pas plus d’aspect ‘social’ que les ‘plans sociaux et économiques’ que vous connaissez bien ! Nous avons interviewé l’économiste Jean-Luc Ginder à son propos…

 

 

la TVA sociale : un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ! Magazine Influence!CSEAlors que la dette publique française dépasse les 3 100 milliards d’euros et que les déficits sociaux se creusent, l’exécutif envisage une réforme du financement de la protection sociale. Objectif : alléger les cotisations patronales, notamment celles liées à la branche famille, tout en compensant cette perte par une nouvelle TVA. Si ce montage est présenté comme neutre pour les finances publiques, il l’est beaucoup moins pour les ménages. Jean-Luc Ginder, économiste, dénonce une mesure ‘injuste’ et une fuite en avant budgétaire. « Avec le qualificatif ‘social’, le gouvernement croit tromper les Français, et leur faire accepter cette nouvelle taxe. Or, les implications sociales seraient très problématiques. Il est probable que son effet soit de creuser encore davantage les inégalités et de raviver des tensions sociales ».

 

En quoi la ‘TVA sociale’ est-elle particulièrement injuste ?

Avec cette sur-TVA, on fait encore une fois payer les classes moyennes. On supprime des charges pour les entreprises et on augmente la TVA, impôt le plus injuste qui soit, car il frappe tous les ménages, indépendamment de leur revenu. Cette taxe viendrait encore détériorer le pouvoir d’achat des ménages. Déjà, les Français ont vu leurs salaires stagner, le prix de l’énergie et des transports augmenter ; les prix de l’alimentation et des biens de consommation s’envoler ; du côté de la responsabilité environnementale, on a demandé aux gens d’acheter des véhicules électriques qui coûtent plus d’un an de salaire médian, achat dont ils n’ont pas les moyens…

 

Les entreprises tireraient leur épingle du jeu avec cette nouvelle taxe ?

 

la TVA sociale : un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ! Magazine Influence!CSEContrairement à ce que l’on peut imaginer, les entreprises, elles aussi, seraient mises à mal avec cette mesure. Plus de TVA, c’est un coût qui rejaillit sur le prix final. Les sociétés de services, les artisans, déjà fragilisés, verront leur compétitivité baisser. Moins de ventes, donc plus de restructurations. La barrière d’ajustement sera l’emploi, alors que les PSE se multiplient partout sur notre territoire. Car nous constatons que chaque fois que le pouvoir d’achat des Français baisse, leur consommation se dirige vers les produits d’importation, moins chers que le Made in France… Cette mesure jouerait donc encore une fois, à terme, contre les entreprises qui jouent le jeu de l’emploi en France.

 

Pensez-vous que cette ‘TVA anti-sociale’ pourrait passer dans le budget 2026 ?

Oui. Le gouvernement prépare l’opinion et observe les réactions. S’il ne rencontre pas d’opposition la mise en œuvre se fera. Avec cette mesure, l’État continuera à engraisser l’État. Il faudrait revoir le millefeuille administratif, l’usage des fonds publics, la gestion des postes doublés… mais c’est assez risqué politiquement, à un an d’échéances électorales locales et deux ans de l’échéance nationale.

Vous semblez très inquiet sur l’état du débat démocratique autour de ces réformes ?

Oui, parce qu’il est pauvre. On appelle ça ‘TVA sociale’, comme si cela suffisait à légitimer l’injustice. Les syndicats, la société civile doivent se mobiliser. Sinon, ce sera une mesure de plus qui passera en silence. Le réveil pourrait venir du monde du travail, ou d’une fronde populaire. Mais avec les contestations qui ont échouées lors de la réforme des retraites, les gens ont du mal à se mobiliser.

Voyez-vous une issue ?

Il faudrait réindustrialiser, simplifier les charges sociales, redonner du sens à l’action publique. Mais surtout, il faut refuser la résignation. On ne construit pas une société sur des illusions fiscales…