Qui ne s’est jamais posé la question ? Avant de choisir les cadeaux de fin d’années, revenons un peu sur le sens et l’histoire de cette fête…

Pour la plupart d’entre nous, aujourd’hui Noël représente davantage une fête familiale, des cadeaux sous le sapin, de délicieux repas et des rues illuminées… C’est aussi un jour lié à la religion chrétienne, à la naissance du Christ. Mais est-on sûr que celui-ci soit né un 25 décembre ?

Noël est fêté depuis les temps très anciens, et qu’il marque un renouveau en relation avec le solstice d’hiver. Dès l’antiquité, cette période charnière de notre calendrier était l’occasion de nombreuses célébrations vouées au culte du dieu des semailles et de la fertilité, Saturne. Les Saturnales étaient dédiées au dieu romain Saturne ; elles se déroulaient du 17 au 24 décembre : durant ces sept jours, familles et amis se rassemblaient dans un décor de végétation et de guirlandes et s’offraient des figurines de pain ou de terre cuite…

Lorsque Jules César réforme le calendrier lunaire alors en vigueur, pour adopter le calendrier solaire, – dit « calendrier julien » et servant de base à notre calendrier actuel, le solstice est improprement fixé au 25 décembre (il a en réalité lieu le 21 décembre). Une erreur qui va perdurer et donner sa date à la Fête de la nativité… Il n’y a aucune certitude quant au jour exact de la naissance de Jésus. La date du 25 décembre n’a été arrêtée qu’en 354, par le Pape Libère. A cette époque, l’Eglise chrétienne instaure un calendrier des fêtes afin de supplanter les rites romains (Saturnales), germaniques (Culte des morts) et celtes (Solstice d’hiver). Le christianisme voyant Jésus comme la « lumière du monde », son association au solstice d’hiver, à la résurrection du soleil, apparaît parfaitement naturelle.

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Chez les Chrétiens, Noël a fortement été inspiré par les écrits des apôtres. Nicolas de Myre, alias Saint Nicolas, évêque d’Asie mineure du IVe siècle, va incarner le Père Noël moderne. Ce protecteur des enfants va faire l’objet d’un culte et de traditions importantes dans les pays de tradition germanique. Il se dédoublera progressivement en sympathique homme barbu tout au long du XXe siècle. Mais le culte à Saint-Nicolas perdure, notamment dans le nord et l’est de la France – mais aussi en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Autriche, … – où il est célébré le 6 décembre date de sa mort : deux fêtes valent mieux qu’une ! Dès le début du culte de Saint Nicolas, un personnage ressemblant au Père Noël est présenté comme son valet dans les pays de tradition germanique. En 1822, il ne porte pas encore son nom actuel mais est déjà décrit par le pasteur américain Clement Clarke Moore. Ce dernier, dans un poème intitulé « A Visit from St Nicholas », présente Saint Nicolas comme un lutin sympathique, fumant la pipe, dodu et souriant, qui distribue les cadeaux en se déplaçant sur un traîneau tiré par huit rennes. Un texte qui a joué un rôle important dans l’élaboration du mythe que nous connaissons. A partir de 1850, les Anglais commencent à abandonner la célébration de la Saint Nicolas et à lui préférer la fête de Noël…

A Noël nous fêtons donc le renouveau calendaire et la naissance de Jésus-Christ. Du côté étymologique, on n’a pas encore tranché sur le nom de Noël : provient-il du celte, par la contraction de noio (nouveau) et de hel (soleil), ou du latin natalis (la natalité) ?

Pour les chrétiens, Noël est fêté quarante jours avant la Chandeleur qui commémore la présentation de Jésus au temple.

C’est la décoration du sapin qui marque bien souvent le début des festivités en famille… alors, que serait Noël sans son sapin ? Il faut remonter au cœur des traditions celtes pour découvrir l’alliance du sapin avec le solstice… en effet, le 24 décembre était fêté comme le jour de la renaissance du Soleil, autour d’un épicéa, symbole de l’enfantement. C’est en 1521 que l’arbre de Noël, proche de celui qu’on connait aujourd’hui, aurait fait sa première apparition, en Alsace. Dans cette région, les habitants ont commencé à couper les arbres encore verts lors de la Saint Thomas (21 décembre) et à les décorer de roses, de pommes (faisant référence à Adam et Eve), de confiseries et de petits gâteaux dès le XVIe siècle afin de passer de joyeuses fêtes… Aux XVIIe-XVIIIe siècles, les sapins sont illuminés par de petites bougies. Il faut attendre 1880 pour que les premières décorations électriques apparaissent, aux Etats-Unis. Jusqu’en 1950, c’est en majorité en Allemagne et en Europe de l’Est que sont produites les décorations de Noël. Les personnages sont généralement fabriqués en coton et les cheveux d’anges en fibres métalliques. Quant à la boule de Noël, il s’agit, à l’origine, d’une pomme. C’est en 1858 qu’un artisan verrier a eu l’idée de créer la boule de Noël telle que nous la connaissons aujourd’hui, à la suite d’un hiver particulièrement rigoureux, qui avait eu pour conséquence d’affecter les récoltes.

Le mot « crèche » désigne, à l’origine, une mangeoire pour animaux (cripia en latin). Selon l’évangile de Luc, Marie aurait déposé l’enfant Jésus dans la crèche de la grotte aménagée en étable, comme il en existait alors beaucoup en Palestine, où Joseph et elle avaient trouvé refuge, à Bethléem. Par extension, le mot crèche désigne le site tout entier. L’invention de la crèche de Noël est traditionnellement attribuée à Saint François d’Assise (1181-1226). Ce dernier aurait créé la première crèche en 1223, dans son église de Grecchio et aurait fait tenir les rôles des personnages de la Nativité (l’enfant Jésus, Joseph, la Vierge Marie, les Rois Mages, les bergers, les paysans) par des habitants du village. Petit à petit, la coutume se serait répandue et on aurait progressivement remplacé les personnes vivantes par des figurines en cire, en terre cuite, en porcelaine ou encore en plâtre. Les premières crèches proches de celles que nous connaissons ne sont apparues qu’aux alentours du XVIe siècle, dans les églises. Les Jésuites seraient à l’origine des premières crèches en format réduit. C’est au XVIIe siècle, chez les aristocrates napolitains que serait née la crèche familiale. En France, la Révolution interdit les crèches publiques, ce qui favorise le développement des crèches familiales dans les maisons. C’est alors que se développe la crèche provençale et ses santons. Depuis, la tradition est restée, s’adaptant aux coutumes nationales et régionales.

Depuis le pape Grégoire Ier, l’Avent représente la période de la préparation à la venue du Christ. Elle commence avec le quatrième dimanche précédant Noël et marque le début de l’année ecclésiastique. Beaucoup d’enfants sont impatients dans l’attente des festivités de Noël… une tradition germanique, d’un calendrier avec une friandise par jour, est destinée à faire patienter les enfants jusqu’à la date fatidique !

Née au XVIe siècle en Allemagne, la couronne de l’Avent, en forme de cercle, devait rappeler aux Chrétiens le retour annuel et immuable du Christ au mois de décembre. Réalisée par l’assemblage de plusieurs branches de sapin, de laurier, de houx, de gui, de pommes de pin et de rubans de couleur, elle comporte traditionnellement quatre bougies. Chacune d’entre elles doit être allumée chaque semaine précédant Noël. Traditionnellement, les bougies sont rouges, couleur du feu et de la lumière. En Suède, elles sont blanches et évoquent la pureté tandis qu’en Autriche, elles sont violettes et symbolisent la pénitence.

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