Alors que le niveau de stress n’a jamais été aussi haut dans la population française, que l’éclaircie économique tarde à venir, que la population est divisée sur bien des sujets, les risques psychoso- ciaux sont un sujet clé de cette rentrée.

 

Les ‘risques psychosociaux’, plus communément désignés sous l’abréviation ‘RPS’ rassemblent des difficultés telles que le stress au travail (surcharge de travail, manque de moyens, manque d’autonomie…) ; les violences internes à l’entreprise (harcèlement, conflit…) ; les violences externes à l’entreprise reçues dans un cadre professionnel (insultes, menaces, agressions…). Le contexte sanitaire et politique amplifient de façon conséquente ces risques depuis plus de 18 mois. Ces problèmes ont des répercussions sur la santé des salariés. Or, l’entreprise constitue peut-être aujourd’hui l’organisation la plus proche des personnes, dans le sens d’un contact régulier, même si le télétravail a été reconduit ; toutes les autres activités ayant été absentes ou édulcorées dans leur aspect social. Il s’agit donc pour l’entreprise et les élus de prévoir, détecter et agir pour que les risques liés aux RPS, maladies cardiovasculaires, affections psychiques, épuisement professionnel (burn-out), ou même suicide, soient pris en charge.

 

Trois niveaux de prévention

Il existe trois niveaux de traitement des RPS et chacun doit être intégré à l’analyse des risques et à la politique de prévention de l’entreprise. La prévention primaire cherche à intervenir en amontde manière à diminuer le risque d’exposition ou l’exposition du salarié à des risques identifiés. Elle est particulièrement adaptée aux risques psychosociaux.

Dès 1948, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a édicté une approche de la prévention qui reste d’actualité. Considérant celle-ci comme «l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps», l’OMS a distingué 3 niveaux primaire, secondaire ou tertiaire qui correspondent à des états successifs de la maladie. On retrouve ces 3 niveaux de prévention dans le domaine de la santé au travail. Si des actions relatives à chacun des niveaux doivent être envisagées, il convient de privilégier la prévention primaire.

Les actions de prévention primaires visent à supprimer ou au moins à réduire les risques. Concernant les risques psycho-sociaux, on parle donc d’évolutions de l’organisation du travail, des équipes et des relations de travail, du management, du fonctionnement des services. Il s’agit de modifier les conditions concrètes de l’activité des salariés en vue de supprimer les causes génératrices de RPS et notamment de redéfinir les rôles et missions de chacun, le cadre managérial, les espaces de dialogue.

La prévention secondaire concerne des actions dont le but est de renforcer les ressources personnelles des salariés pour faire face aux situations à risques. La formation est l’une des principales actions à mettre en œuvre ; par exemple, les salariés des services téléphoniques sont formés à recevoir des appels agressifs. Il existe aussi des actions de suivi de ces salariés, notamment la mise en place de groupes de parole. En matière de RPS, toutes les formations à la gestion du stress et des situations de violence entrent dans cette catégorie.

La prévention tertiaire porte plutôt mal son nom puisqu’il s’agit d’actions curatives dont l’objectif est de limiter les conséquences des dommages sur les salariés. Une cellule psychologique, suite à une agression constitue un exemple de ‘prévention tertiaire’. L’adaptation de moyens de sécurité ou la modification des horaires de travail pour prévenir d’autres problèmes entrent aussi dans ce champ.

Les troubles psychosociaux se sont révélés comme étant la deuxième cause d’arrêts maladie après le virus en mai et novembre 2020*

Source : *baromètre mensuel absentéisme et Covid de Malakoff Humanis)

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