Le gouvernement tente de contrôler l’inflation et a mis en place quelques principes et actions. Une Loi devrait être votée avant fin novembre.
Face à des carburants toujours plus chers
Les carburants constituent un poste important du budget des foyers, qui très souvent n’est pas compressible. Ces allers-retours représentent près de 30% des déplacements en voiture des Français*.
Suite au fiasco du gouvernement concernant la demande de vente à perte des carburants, un compromis a été trouvé avec les distributeurs afin qu’ils vendent les carburants à prix coûtant, notamment lors d’opérations particulières.
Le besoin de déplacement en voiture est essentiel, surtout pour les salariés qui ne vivent pas dans les grandes métropoles. Néanmoins, d’autres solutions existent que la voiture individuelle. La voiture partagée est une solution à la fois économique et écologique.
Mais concrètement, pas toujours facile de concilier les emplois du temps au quotidien… Comment faire si un enfant est malade et qu’il faut aller le chercher ? Peu de solutions existent en réalité – à l’exception du télétravail – pour diminuer l’utilisation de la voiture personnelle pour les trajets du quotidien…
Faire baisser les prix des produits de grande consommation ?
Le projet de loi portant mesures d’urgence pour lutter contre l’inflation concerne les produits de grande consommation. Il prévoit d’avancer exceptionnellement la date butoir des négociations commerciales entre les industriels et les supermarchés afin de faire baisser les prix en rayons.
Habituellement, les négociations commerciales entre industriels et grande distribution se déroulent du 1er décembre et au 1er mars. Les prix fixés déterminent les prix de vente en rayons. Afin que les consommateurs bénéficient au plus tôt de prix en baisse, le cycle de négociation se terminera le 16 janvier 2024.
Dans ce cadre, il est prévu que les industriels communiquent aux distributeurs leurs conditions générales de vente (CGV) avant le 1er décembre 2023.
Tous les fournisseurs ne sont pas concernés ; seuls sont visés par cette mesure, ceux dont le chiffre d’affaires est supérieur à 150 millions d’euros en France.
Mais les prix vont-ils réellement baisser ? Mi-octobre, Michel-Edouard Leclerc, patron de l’enseigne E.Leclerc avançait le contraire. La loi porte aussi une mesure d’interdiction des promotions trop fortes.
« On n’aura pas de retour aux prix d’avant. Toutes les demandes de négociation des industriels sont à la hausse, parfois jusqu’à 15%. Il va falloir batailler pour ramener cela à un niveau acceptable. Il faut ramener l’inflation alimentaire au niveau de l’inflation générale, c’est-à-dire à 4 ou 5%. Il faut exiger des industriel la transparence dans leurs conditions d’achat ».
L’immobilier : des prix en baisse, des taux d’emprunt en hausse
Les prix de l’immobilier a régressé de manière marquée, surtout lors du 3ème trimestre cette année, avec une diminution de 4,1% pour les appartements et de 2% pour les maisons car le nombre de transaction a fortement chuté.
Cependant, le recul des prix est nettement insuffisant pour compenser la hausse des taux d’intérêt, passés de 1,7 à 4,5% en moyenne pour une durée d’emprunt de 20 ans. Exception faite des prêts de moins de 10 ans (qui restent assez peu souscrits), les taux moyens des crédits immobiliers sont supérieurs à 4% et les taux d’usure dépassent les 5,5%.
En deux années, les taux moyens sont passés de 1 % à 4 %. Selon l’observatoire Crédit logement, la durée moyenne des crédits est de plus de 20 ans (249 mois). Et rien que sur les 6 derniers mois, le taux d’usure a progressé de 1,5 % en moyenne. De fait le nombre de prêts accordés chute de 36 % au troisième trimestre, et de plus de 43 % en année glissante.
*Frédéric Héran, économiste