STRESS

Alors que le XIXème siècle a vu l’apogée de l’exploitation de l’homme par l’homme à l’ère de la primo industrialisation, que le XXème siècle s’est tourné vers les services ‘adoucissant’ les conditions physiques de travail mais développant les risques psycho-sociaux, le XXIème siècle serait-il le temps de la réconciliation de l’homme avec le travail ? Rien n’est moins sûr…

Le bien-être : une image avant tout ?

Quand on parle de bien-être au travail, on imagine des salariés souriant, riant, prenant du bon temps entre quelques séances de brainstorming : bref, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) auraient créé une ère post-industrielle où l’épanouissement humain serait source d’une richesse infinie. Venir travailler serait non seulement utile pour soi et la collectivité, mais facile et épanouissant. Finis les plans de carrière, la rentabilité, la concurrence interne ou externe… Il est vrai que quelques-uns, triés sur le volet, profitent en tant que salariés des avantages de très grandes entreprises à succès : les dirigeants et les DRH ont bien compris que les salariés constituaient la première vitrine de leur entreprise. Et rien ne compte plus que l’image aujourd’hui. Séances de fitness ou de yoga, massages, coaching personnalisé, séminaires sportifs ou culturels, jeux d’équipe : de très beaux reportages mettent en scène cette qualité de vie.

 

Peu de salariés concernés

La modernisation des organisations ne s’adresse encore aujourd’hui qu’à une infime part des salariés. En effet, près de la moitié des salariés travaillent pour des TPE et PME (des entreprises de moins de 250 salariés) qui elles, sortent à peine de la crise économique et ont bien du mal à faire face au changement total de paradigme qu’impose la digitalisation de leur entreprise.

frau praktiziert yoga im büro

 

Des efforts bien réels

Cependant, l’impulsion vers un ‘mieux-être’ agite tout le champ économique. L’apparition des normes environnementales – économies d’énergie pour un monde plus propre – a coïncidé avec la volonté d’améliorer le quotidien des salariés, avec des espaces de travail plus clairs, plus aérés. Des normes de responsabilité sociale – pour les salariés et les populations voisines des entreprises – ont vu le jour. Des actions sont entreprises. Il n’est plus question de diminuer le temps de travail, mais plutôt d’améliorer la qualité de ce temps passé en entreprise… Et l’imagination en termes de solutions ne manque pas…

 

Des labels pour mesurer la réalité et les avancées

Il y a le label Well, qui mesure ainsi sept critères (air, eau, lumière, activité physique, confort, alimentation et bien-être psychologique) ; le label Top Employers, la certification Great et Best place to work, sans parler des multiples dispositifs gouvernementaux. La certification de la qualité de vie au travail est surtout un vecteur de développement économique ; elle permet d’attirer les ‘milléniums’ et de les fidéliser.

 

Du chemin encore à parcourir

En 2016, plus de 10 000 cas d’affections psychiques (troubles anxieux, troubles du sommeil, dépression, stress) ont été reconnus comme accident du travail. Le coût de ces affections a été estimé à 230 millions d’euros par l’Assurance Maladie. Sur 1100 demandes, 600 affections psychiques ont été reconnues maladies professionnelles : un nombre multiplié par cinq en cinq ans. Et ces affections touchent le secteur privé comme le secteur public, les cadres et les ouvriers.

 

Dans ce domaine comme dans bien d’autres les élus des salariés peuvent agir, à travers des solutions factuelles ou de long terme, à travers le dialogue social.

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