La culture, c’est sur Internet que ça se passe aujourd’hui pour les jeunes, mais pas seulement. Mangas, comics, films indiens et libanais, blockbusters hollywoodiens, séries et musiques de tous les continents constituent autant de fenêtres sur le monde dont les jeunes s’alimentent sur le plan culturel. Une culture donc bien plus diversifiée aujourd’hui qu’hier.game-1232879_1920

Grâce aux nouvelles technologies de l’information et la communication, la jeunesse française, comme celle du monde entier a un accès presque illimité aux contenus culturels. Avec le volume croissant des œuvres et contenus culturels qui circulent sur le web, se pose la question dont Internet façonne la jeunesse. Que ce soit dans le domaine de la pop musique, des jeux vidéo, des séries télévisées, de la littérature ou du cinéma, la globalisation des industries culturelles et la circulation croissante des œuvres et des contenus, facilitée par la technologie numérique, sont ainsi des facteurs majeurs de l’internationalisation des répertoires de consommations et des imaginaires culturels des jeunes. Les ‘Like’, le nombre de vues constituent la nouvelle valeur d’un contenu culturel.

Or, les jeunes construisent bien leur rapport au monde par l’intermédiaire des biens culturels auxquels ils ont accès.

Dans leur ouvrage ‘L’amateur cosmopolite : goûts et imaginaires juvéniles à l’ère de la globalisation de la culture’ édité sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Communication en 2017, Vincenzo Cicchelli et Sylvie Octobre, s’attachent à en définir les contours et les configurations. L’enjeu est de nature éducative : il faut déterminer ce qui, dans ces cultures médiatiques transnationales qui ont investi l’univers culturel des jeunes, peut libérer les individus de leurs particularismes et les faire advenir citoyens, ce qui permet à chacun d’éduquer son discours, d’affiner son jugement et de gouverner ses émotions, afin de trouver sa place dans un monde commun.

 

Il y a encore quelques générations, peu de personnes voyageaient et avaient accès à la connaissance des monuments phare des pays étrangers. Aujourd’hui, les jeunes connaissent ces monuments à travers les séries, la musique, les films. Certains monuments sont devenus des emblèmes nationaux, du Taj Mahal à la Statue de la Liberté en passant par la Muraille de Chine. Les films de Steven Spielberg, les chansons d’Adele, les romans de J K. Rowling, et les peintures de Salvador Dali sont connus de la majorité des jeunes. Tout cela contribue à construire un répertoire de références culturelles mobilisables par une grande partie de la jeunesse contemporaine. Les monuments sont avant tout des marqueurs de la culture et de la géographie bien avant d’être appréciés pour leur beauté.network-cable-2245837_1920

Le web modèle les nouvelles générations. Si 82% des 18 – 29 ans ont déjà vu un film de Spielberg, 77% la chanteuse Adele et 55% une œuvre de Salvador Dali, seuls 9% ont entendu parler de Keith Haring et 10% de Cesaria Evora, Alexandre Dumas et Frédéric Chopin étant respectivement à 31% et 25% de notoriété.

Le nombre très élevé de jeunes présentant une forme de cosmopolitisme esthético-culturel indique que, loin d’être réservé à une élite, celui-ci ressemble plutôt à une norme de bon goût générationnel. Néanmoins, le milieu social d’origine, l’âge au moment de l’entrée dans le marché du travail, le sexe, la taille de l’agglomération dans laquelle le jeune vit, le niveau de diplôme et les profils linguistiques sont toujours autant de facteurs qui influencent la relation entre le jeune et la culture.

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